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Son article premier dispose que « Toute discrimination fondée sur l'appartenance ou la non-appartenance à une Ethnie, une Nation, une Race ou une Religion est interdite. »
De plus elle qualifie de délit, dans son article 9, la contestation de l'existence des crimes contre l'humanité, définis dans le statut du Tribunal militaire international de Nuremberg, qui ont été commis soit par les membres d'une organisation déclarée criminelle en application de ce statut soit par une personne reconnue coupable de tels crimes.
Plusieurs propositions de loi ont été déposées depuis lors pour étendre l'application de la loi Gayssot à la négation du Génocide arménien ou à celle de l'ensemble des génocides.
La législation allemande a été entérinée par la Cour européenne des droits de l’homme, dans un arrêt rendu le 6 septembre 1995 suite à une plainte de l'ancien officier nazi Otto Ernst Remer, qui avait été condamné en octobre 1992 à une peine de prison pour incitation à la haine raciale et négation de la Shoah. Contrairement à la demande de Remer, la Cour jugea sa condamnation – et la législation qui la fondait – conforme à la Convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales. (Remer, entre-temps, avait fui l'Allemagne, s'établissant en Espagne puis en Egypte et en Syrie. Il est mort en 1997.)
La Charte des droits et libertés de la personne du Québec, adoptée en 1975, prohibe explicitement la discrimination pour des motifs liés à « la race, la couleur, la religion, la langue, l'origine ethnique ou nationale ». Deux institutions sont chargées de faire respecter cette charte québécoise: la Commission des droits de la personne et le Tribunal des droits de la personne, institué en 1989. Depuis 1982, toutes les autres lois du Québec doivent respecter cette charte qui prévoit par ailleurs, comme son équivalente canadienne, des mesures visant à réduire les discriminations existantes par des programmes d'accès à l'égalité.
La Loi sur les douanes et accises interdit l'importation de « matériel considéré comme obscène, de nature à fomenter la trahison, la sédition ou la propagande haineuse ».
On peut également citer les anciens ministres de la justice Jean Foyer, Jacques Toubon, Alain Peyrefitte et Simone Veil.
Jacques Toubon, qui n’était encore que député, déclara : « Je suis contre le délit de révisionnisme, parce que je suis pour le droit et pour l’histoire, et que le délit de révisionnisme fait reculer le droit et affaiblit l’histoire » (AN, 3e séance du 21 juin 1991).
Philippe de Villiers, ancien député de la Vendée, a voté contre cette loi, mais a revu sa position depuis.
L'opposition est aussi venue d'intellectuels et notamment d'historiens: « la grande majorité des historiens » selon les termes de Pierre Vidal-Naquet (Le Monde, 4 mai 1996) ; les historiens François Furet et François Bédarida. Mais aussi d'écrivains comme Michel Tournier, Michel Houellebecq, Jean Daniel et Alain Robbe-Grillet, de magistrats comme Philippe Bilger, de journalistes comme Philippe Tesson et Ivan Rioufol et de philosophes comme Paul Ricoeur.
Et plus récemment l’historien Claude Liauzu : « Nous ne sommes pas pour la loi Gayssot en tant qu’historiens, loin de là. Il est dangereux d’empêcher la liberté de la recherche et il est préférable d’affronter les négationnistes dans un combat d’idées. » (chat Nouvel Obs, 22 septembre 2005). Enfin un appel a été publié le 13 décembre 2005 dans Libération.
Patrick Louis, député européen, a créé un site internet où divers historiens s'expriment contre les lois mémorielles.
Dans les milieux négationnistes, la loi fut également fortement critiquée, notamment par Éric Delcroix (avocat négationniste qui a notamment défendu Robert Faurisson).
Ses partisans prétendent que ce n'est pas le cas puisque qu'il n'y a pas plusieurs versions de la réalité. Selon Gilles Karmasyn, webmestre d'un site de référence sur le négationnisme, « La loi ne fixe pas la réalité. Elle prend acte de la réalité » (voir son étude, La loi Gayssot et ses critiques de bonne foi). Pour eux, cette loi n'est pas une entrave à la recherche historique puisque l'idéologie nazie, la politique d'extermination ou l'interprétation du génocide sont toujours étudiables tant que l'existence et l'ampleur du génocide ne sont pas niées.
Le député européen Jean-Louis Bourlanges (UDF): « Je suis extrêmement réservé, depuis toujours, à toutes ces lois que je trouve d'inspiration soviétique en réalité, toutes ces lois qui consistent à dire la façon dont on doit parler de l'histoire, que ce soit la loi Gayssot sur le révisionnisme, la loi Taubira, celle sur l'esclavage, ou cette loi sur le passé colonial, je trouve inadmissible que l'État aille au delà de ce qui est son rôle. » (Esprit public, France-Culture, 4 décembre 2005).
Didier Daeninckx (écrivain), Alain Jakubowicz (avocat), Serge Klarsfeld (avocat), Claude Lanzmann (cinéaste), Denis Tanovic (cinéaste), Yves Ternon (historien) (liste non limitative) : « Le législateur ne s’est pas immiscé sur le territoire de l’historien. Il s’y est adossé pour limiter les dénis afférents à ces sujets historiques très spécifiques, qui comportent une dimension criminelle, et qui font en tant que tel l’objet de tentatives politiques de travestissements. Ces lois votées ne sanctionnent pas des opinions mais reconnaissent et nomment des délits qui, au même titre que le racisme, la diffamation ou la diffusion de fausses informations, menacent l’ordre public. » (pétition « Ne mélangeons pas tout », 20 décembre 2005)
Pour Jean-Pierre Azéma, il existait, avant la loi Gayssot, des dispositions légales réprimant la diffamation raciale, l'injure raciale, la provocation à la haine raciale et l'apologie de la haine raciale, dispositions en vertu desquelles ont été condamnés Rassinier, Bardèche et Faurisson; il s'interroge donc sur l'utilité d'ajouter à l'arsenal juridique un texte spécifique, la loi Gayssot, qui « dit l'histoire ».
Cependant la question de la constitutionnalité a été traitée dans un article du professeur de Droit public Michel Troper et de façon très approfondie par Nicolas Bernard.
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